Titre | Articles | Auteurs |
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Logique et Interaction : vers une Géométrie de la Cognition | 14 | Jean-Yves Heurtebise, Albert Burroni, Antonio Mosca, Sébastien Poinat, Franck Varenne , Roberto Finelli, Pierre Livet, Jean Lassègue, Giuseppe Longo, Simona Ronchi Della Rocca, Thierry Paul. |
De l’oeil au regard | 4 | Julie Alev Dilmaç, Sabine Dizel Perret, Elisa Baitelli, Véronique Mérieux. |
Le chercheur face aux émotions | 9 | Véronique Dassié, Manon Istasse, Virginie Valentin, Nasser Tafferant, Thierry Berquière, Dolores Martin-Moruno, Patrick Laviolette, Sepideh Parsapajouh, Céline Verguet. |
Jeunesse et appropriation de l’espace public | 9 | Claire Calogirou, Sofiane Ailane, Florian Lebreton, Christophe Gibout, Yves Pedrazzini, Sylvain Cubizolles, Virginie Grandhomme, Sophie Valiergue. |
Après avoir été longtemps cantonnées dans les domaines de la psychologie ou des neurosciences, les notions d’attachements, d’émotions, d’intimité, d’affects, de passions ou de sentiments sont désormais largement mobilisées par les chercheurs en sciences sociales. Elles forment une nébuleuse de termes qui ne sont pas toujours clairement définis et dont les usages varient. La profusion de débats et recherches fait ainsi émerger une relative confusion entre des notions qui, en plus de voyager entre ontologies (le social, le physiologique, le génétique, le philosophique), circulent et sont traduites en fonction de la langue du chercheur et de ses interlocuteurs.
Le transfert de ces notions d’un champ disciplinaire à l’autre n’y est pas étranger. L’héritage psychanalytique a en effet conduit à considérer dans un premier temps leur rôle dans la genèse de l’être culturel, que ce soit dans une perspective culturaliste [1] ou constructiviste [2]. Plus récemment, les émotions ont été captées sur le terrain pour renvoyer à des modes d’engagement dans la vie sociale, contribuant en quelque sorte à les définir. Elles peuvent ainsi contribuer à décrire aussi bien les routines du quotidien [3] que des bouleversements collectifs [4].
A la charnière entre psychanalyse et anthropologie, les travaux de Georges Devereux [5], ont toutefois ouvert la voie d’une réflexion sur la place des émotions dans le processus de recherche et d’écriture. Dans le cadre de réflexions épistémologiques, certains chercheurs ont ainsi accordé une plus large attention aux émotions dans leur démarche, pouvant mener à des introspections et réflexions très personnelles sur le statut de chercheur et de son ou ses interlocuteurs. Le compte rendu de Crapanzano et de son interlocuteur Tuhami n’est qu’un exemple de l’idée d’une co-construction des savoirs qui en découle [6]. Dans les années 1990, les questionnements d’ordre méthodologique...