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Fiche Auteur

Barbara Satre

UMR 7303 TELEMME (Temps, Espaces, Langages, Europe méridionale – Méditerranée)

Page auteur

barbarasatre [chez] gmail.com

Barbara Satre est historienne de l'art contemporain. Elle a consacré sa thèse aux échanges entre les artistes de l'Arte Povera et les arts de la scène. Rattachée au groupe de recherche Arts et Relations entre les Arts de l’UMR Telemme, elle travaille sur les porosités entre les domaines dans la création de la seconde moitié du XXème siècle. Elle a notamment publié plusieurs articles autour de l'art contemporain italien : « "Vers un théâtre d'artiste", Les incursions théâtrales des membres de l'Arte Povera » (Histoire de l’art n°69, 2012) ou « Michelangelo Pistoletto, Une esthétique collaborative » (PUP, 2011).
articles de Barbara Satre

Giulio Paolini, Entre fragment et fragmentation

« "Être ou avoir été", jusqu’à mettre en question l’identité,
la consistance, l’existence même de l’artiste et de (son ?) œuvre » [1].

Dès ses débuts, l’activité de Giulio Paolini semble absolument insolite dans le panorama artistique italien des années soixante et soixante-dix. En effet les œuvres emblématiques de l’artiste instaurent une relation de grande proximité avec l’histoire de l’art, un dialogue assez éloigné des velléités de rupture qui traversent sa génération. Ainsi, les rapprochements de l’œuvre de Giulio Paolini avec l’Arte Povera s’établissent sur le plan de la pratique et non pas sur le plan du résultat de cette pratique. L’opération d’abstraction à laquelle se livre l’artiste pourrait bien être le véritable lien qui l’unit au projet d’un art pauvre. Il procède donc, non plus par accumulation, mais par retrait, en exploitant le substrat de ce qui a été.

Les colonnes, les statues, les plâtres brisés sont autant d’objets qui viennent constituer l’iconographie et la matière des réalisations de Giulio Paolini. L’artiste s’approprie des fragments de l’antiquité classique et les fait communiquer avec le présent. Il explore alors abondamment le champ lexical qu’offre l’archéologie pour l’étendre à son mode de réalisation artistique. Ce déplacement apparaît comme un moyen pour remettre en question l’ensemble des éléments de l’expérience artistique : l’objet, le lieu d’exposition, le spectateur jusqu’à l’artiste en tant que tel.

Le discours de Giulio Paolini se réfère à la conception artistique et se place ainsi en amont de la réalisation. Il fait en effet reposer sa création sur une affirmation : « L’œuvre préexiste à l’intervention de l’artiste » [2]. Cela signifie explicitement que le travail ne se situe plus au niveau de la production matérielle, qu’elle soit picturale ou en volume. L’artiste -qui parle d’ailleurs volontiers en qualité d’auteur, terme plus générique ou plus neutre-...